Les fous du volcán
L'Acatenango
Les copains des 8 pieds sur Terre avaient les yeux brillants en parlant de la montée sur l'Acatenango. Il fallait qu'on essaye ! L'Acatenanago, c'est un volcan endormi de 3976mètres d'altitude mais son petit voisin Le Fuego est hyperactif en ce moment. Donc monter sur l'Acatenango permet de s'approcher du cratère du Fuego en toute sécurité !
Elvin, l'organisateur de notre expédition, A eu la gentillesse de venir nous chercher à Panajachel, au bord du lac Atitlan, et de nous héberger dans la maison familiale. Nous dînons avec Les parents d'Elvin, Rosalita et Ovidio, et trois autres voyageurs qui nous décrivent leur ascencion de la veille... Ça a l'air chaud ! Les enfants ne sont pas rassurés...
A cause du stress ou d'un cornet de glace juste avant la route en virages de l'après midi, Faustine a mal au ventre toute la soirée. Et ce qui devait arriver arriva au milieu de la nuit, un gros vomi dans son lit ! Voilà qui commence bien ! Samedi matin, nous voici donc dans une forme moyenne pour débuter l'aventure... Notre miss n'est pas très bien et a toujours mal au ventre. Elvin nous trouve un porteur de dernière minute afin qu'elle n'ait pas besoin de monter son sac à dos et qu'on minimise ses efforts.
Au milieu de ça, nous sommes très contents de retrouver Véronique, Arnaud Sarah et Thomas, les 8 pieds sur Terre, qui montent avec nous pour la seconde fois. Les nuages avaient diminué fortement le spectacle de leur première balade. Nous avions imaginé que nous nous retrouverions après notre boucle à Atitlàn, et eux vers Flores, mais on n'avait pas pensé que ce serait dans ces circonstances ! Cool !
C'est le week-end, il y a un peu de monde. Nous serons 18 pour cette montée. Le groupe se rassemble dans la cour de la maison pour le brief d'Elvin. S'ensuit une bénédiction de la maman, Rosalita, et nous voici partis, tassés dans plein de 4x4 pour aller au début du chemin.
Dès le démarrage, Faustine n'est pas bien. Son mal de ventre la ralentie, je reste avec elle, mais nous nous faisons vite distancer. Le groupe est accompagné de 4 guides. L'un d'entre eux reste près de nous, donne un médicament accompagné de jus de citron à ma grande. Rien n'y fait elle vomit encore sur le bord du chemin, elle a la tête qui tourne... Le guide me propose alors une autre option. Il est possible de monter en cheval. La décision est vite prise, bien qu'elle ne trouve pas ça "juste par rapport aux autres" , Faustine n'est vraiment pas en état de marcher : nous attendrons le cheval pendant que le groupe continue d'avancer.
L'attente aura duré quasiment deux heures au pied d'un arbre creux immense, un Canac, que j'ai le temps d'observer sous toutes ses coutures.
Une fois Faustine grimpée sur sa monture, nous pouvons enfin démarrer pour de vrai ! Ender, notre guide, me dit "t'as un bon rythme !" d'un air un peu étonné. S' il savait comme ça fait du bien de marcher à son propre rythme, sa propre vitesse, sans s'arrêter toutes les cinq minutes...
Pendant ce temps, Claire, Gab et les copains ont avancé d'un bon pas. Nous ne nous retrouvons qu'une fois au campement.
Mais quel campement ! Des petites tentes s'alignent sur des plateformes terrassées dans la pente. Devant nous s'étale une mer de nuages dont ne dépassent que deux sommets : le volcan Agua, proche d'Antigua et surtout, celui qu'on est venu voir, le volcan Fuego, qui se dresse 2km devant nous.
A 3600m d'altitude, le froid se fait vite ressentir, nous nous couvrons rapidement... Les yeux rivés sur les grosses fumées que dégage régulièrement le volcan. En fin d'après midi les enfants dorment dans la tente et nous allons un peu plus loin voir le couché du soleil. Petit à petit, on distingue la lumière rouge de la lave. Voilà, on passe des heures à regarder ce spectacle fascinant. Les 1200m de dénivelé de l'après midi sont vite oubliés. Le moment est magique !
Le dîner se passe à la plateforme principale, autour d'un feu, à manger du riz pour la 3e fois de la journée. Le froid est saisissant, et le spectacle des éruptions dans la nuit encore plus !
Pour la nuit, malgré de gros duvets, nous sommes pelotonnés tous les 4 les uns contre les autres pour avoir un peu plus chaud. Plusieurs fois nous nous réveillons en sursaut en entendant des bruits d'explosion, dont nous ressentons les vibrations dans notre corps. Claire se redresse rapidement, pour se pencher dans l'ouverture de la porte afin d'observer encore et encore ces grosses éruptions.
A 4h, le réveil sonne. Je laisse les autres finir leur nuit et je m'habille chaudement. Avec une partie du groupe nous grimpons jusqu'au sommet pour le lever du soleil. Et bien, marcher de nuit, à cette altitude, dans du sable avec l'impression de descendre de deux pas quand on avance d'un, c'est vraiment pas facile ! Par contre l'arrivée sur le cratère, avec le ciel qui s'éclaire peu à peu efface de nouveau toutes les difficultés de la montée et procure une émotion aussi forte que les efforts fournis pour monter jusqu'ici...
La redescente jusqu'au campement se fait en courant presque, dans le sable qui amortit les pas.
Après un petit dej au coin du feu, il est l'heure de repartir. Faustine, qui a avalé 4 cookies en 2 jours, marche doucement et nous nous faisons de nouveau distancer. Mais elle marche, courageusement, avec son sac sur le dos. Ender, notre guide, reste de nouveau avec nous, à notre rythme... Et puis a force d'histoires, de discussions, le rythme s'accélère un peu.
Finalement, Elvin vient à notre rencontre en 4x4 pour nous faire gagner la dernière demi-heure et retrouver les autres plus vite...
A la maison, Elvin et sa famille nous proposent de dormir de nouveau chez eux. Nous avons loué le même bnb que la première fois à Antigua et nous avons hâte d'y être, de nous reposer et de prendre une bonne douche chaude...
Malheureusement, arrivés dans notre hébergement, l'aide-ménagère à fait le ménage en grand et à utilisée toute l'eau chaude du ballon ! 😖
Il faut vite se remettre car depuis hier soir une nouvelle idée germe dans l'esprit des parents... Au loin, dans la nuit, nous avons vu le Pacaya, orné d'une belle ligne rouge... Depuis quelques jours une nouvelle coulée de lave s'est formée sur l'autre volcan actif du coin. Ça donne envie de voir ça de plus près !
Le Pacaya #2
Avec Véronique et Arnaud, nous nous organisons de nouveau avec notre 1er guide, Rolando. Notre crainte était d'être un peu déçus après ces deux expériences volcaniques intenses ! Mais bon, autant tenter le coup ! Nous voilà donc repartis, tous les 8, pour une troisième balade à volcan !
Après une heure de route et le passage de la nouvelle entrée du parc (ben oui, nouvelle coulée = nouveau passage touristique...) nous arrivons sur la propriété d'Ismelda, qui profite de cette nouvelle manne des visiteurs de lave pour faire payer sa propre entrée... C'est de bonne guerre !
Notre marche d'approche n'est pas très longue, une demi heure tout au plus, dans un paysage en noir et blanc digne du Mordor ! La brume qui cherche à s'installer parfait cette ambiance étrange de fin du monde... Seules quelques fleurs violettes ont eu l'audace de s'installer sur ces dunes de poussière de lave.
Nous arrivons à la coulée. Il fait chaud. Nous voyons de grosses entailles rougeoyantes dans la terre. Il y a un bruit de roulements de cailloux impressionnant. A ce niveau, la lave n'est plus liquide, mais forme des blocs encore incandescents qui se détachent roulent, et font avancer la coulée petit à petit.
Nous sommes hypnotisés... Même les enfants, après quelques chamallows grillés, restent calmes à regarder le spectacle. La nuit tombe et petit à petit la coulée devient plus visible, comme si elle s'embrasait progressivement. Nous restons à la regarder, l'observer, l'écouter sans voir le temps passer.
Notre guide nous pousse à repartir, sans quoi nous pourrions rester la nuit entière à quelques mètres de la lave... Nous rentrons dans le noir, à la lumière des torches. De retour sur le parking, nous nous retournons pour saluer une dernière fois le Pacaya, caché dans les nuages.
C'est alors que la lune, presque pleine, apparaît, la brume se dissipe pour laisser apparaître la grande ligne rouge de la coulée ! Luís, le conducteur, qui avait allumé le moteur du minibus. Il le rééteint...
Nous restons de nouveau de nombreuses minutes en admiration devant le spectacle.
Les enfants commencent à fatiguer, ils nous réclament de rentrer et nous sortent de notre contemplation...
Voilà. 3 expériences de volcans, 3 moments différents, incroyablement intenses, à observer la puissance phénoménale de la nature ! 3 expériences complètement folles dans lesquelles nous ont entraînés (ou presque) les 8 pieds sur Terre, cette autre famille voyageuse, que nous ne sommes pas près d' oublier !
Mots-clés: guatemala
Commentaires
encore de très gros bisous a tous le monde et profiter a 10000% votre fabuleux voyage.
Le petit cœur qui flotte au dessus du volcan est comme un petit message que vous nous envoyez :-).
L'autre jour j'entendais à la radio une vulcanologue à La Réunion qui expliquait que l'origine de sa passion pour les volcans vient d'un voyage en Sicile fait étant ado. Voilà peut-être la future génération de Haroun Tazieff ?? En regardant vos images je pense au pays d'Aslan dans Narnia et au voyage en centre de le terre de Jules Vernes. Bravo aux aventuriers courageux et récompensés par toutes ces expériences et rencontres intenses. Bisous à tous 4 et bonne continuation dans la jungle, à la découverte des mayas.
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