Redescente "Pole Pole"

derniers jours, d'Arusha à Dar el Salaam,

Pol
25 juillet 2021

Moshi

 Pour les dix jours qu’il nous reste en Tanzanie (les dix derniers du voyage !) nous voulons redescendre tranquillement à Dar El Salaam. Nous prenons un taxi qui nous emmène à Moshi. C’est une assez grande ville au pied du Kilimanjaro. C’est d’ailleurs le principal intérêt pour nous. Quand nous arrivons, en fin de matinée, après un trajet taxi / cours de swahili, le Kili est malheureusement caché derrière les nuages. Nous allons alors nous promener en ville, visiter le marché, prendre nos billets de bus pour le lendemain et acheter un peu de tissu africain, le fameux wax, aux couleurs éclatantes.

  En revenant, le majestueux Kilimanjaro s’est dégagé. Je passe un bon moment devant l’hôtel, à contempler ses neiges éternelles en sursis. Quelle montagne mythique ! Nous ne nous approcherons pas plus pour ce voyage, mais ça donne bien envie d’aller faire de la rando au pied de ces volcans…

 Le soir nous mangeons avec un jeune couple de Français rencontrés durant le safari en reparlant de ces quatre jours fabuleux et des quiproquos générés par la pratique des pourboires en safari. Combien donner, les différences entre ce que les guides et les cuistos attendent et ce que l’on peut effectivement donner, les non-dits des agences…

 

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Lushoto

Le lendemain, c’est encore un lever à l’aurore pour aller prendre le bus de 7h30. On nous avait laissé le choix entre 3 bus. Le classique, l’express, et le bus de luxe. Pour un euro de plus que les deux autres, grands seigneurs, nous choisissons bus de luxe !

 Et bien nous ne serons pas déçus ! Le bus arrive avec une bonne heure de retard (c’est l’Aïd et il parait qu’il y a du monde sur la route). C’est un vieux bus avec des banquettes qui se défont, pas de place pour les genoux, et tressautement garanti pendant 5h ! Pas fâchés d’arriver à Lushoto, la dernière heure de lacets dans la montagne étant encore pire que les précédentes !

 David, notre hôte nous attend à la station de bus, sous la pluie. Encore un hôte super gentil et attentif ! Accueillis avec thé et popcorns, il nous annonce qu’il y a plein de caméléons dans son jardin. Nous trouvons rapidement un mâle, qui se laisse prendre facilement. Gabriel le regarde sous toutes les coutures et le déclare nouveau copain du moment ! Ici, on mange à 18h30 (des restes de la colonisation allemande, certainement) alors les soirées sont longues et on peut bosser un peu et regarder des films.

 Nous faisons deux jolies randonnées. La première va jusqu’à un point de vue, Irente view point, qui porte sur des kilomètres. En chemin, nous passons un bon moment à admirer le marché hyper coloré. Un peu plus loin, nous regardons deux hommes fabriquer des briques avec de la terre de terrassement. Nous prenons conscience que toutes les maisons d’ici sont en briques et que nous avons croisé une vingtaine de personnes dans le village en train d'en fabriquer ! Nous chronométrons ces deux-là, il leur faut exactement 41 secondes pour mouler chaque adobe ! Ils nous expliquent qu’une fois sèches, ils font un grand feu dessus pour les stabiliser. Un peu plus loin, nous nous installons dans une ferme/restaurant. Ils font du fromage !!! Ça n’a l’air de rien pour vous, mais, c’est quelque chose qu’on n’a pas goûté depuis un sacré moment !

La deuxième balade nous emmène jusqu’à l’immense cascade Isaza. Là aussi, nous prenons la journée pour faire l’aller-retour, « pole pole » comme on dit ici ("doucement doucement"). Nous sommes accompagnés sur la route par toute une troupe de gamins, de 6 ou 7 ans, en uniformes, qui rentrent de l’école. Devant la cascade nous faisons une longue pause déjeuner-sieste au soleil…

De retour à la guesthouse, nous passons encore un long moment avec les caméléons, mâles et femelles. Notre premier caméléon est bien plus sympa que les autres, qui ouvrent la bouche et crachent quand on ose les toucher ! Mais c’est l’occasion de tester leur changement de couleur. Effectivement, quand on les trouve dans les feuilles ils sont bien verts et ils passent au gris violacé ou au gris bleu selon nos vêtements en quelques minutes ! Gabriel, qui a vu un « C’est pas sorcier » sur le sujet nous explique le fonctionnement des cellules dont la structure change pour refléter différemment la lumière.

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Bagamoyo

Pour une fois, on écrit presque en direct… Nous avons maintenant rejoint la mer. Nous sommes encore partis à l’aube, avant même que la campagne ne blanchisse… Le bus de 6h du matin nous fait redescendre de la montagne. Les places sont attitrées et nous sommes sur la première rangée de sièges. Cette fois c’est un bus plus confortable, mais un bus « express » … Ce qui ne veut pas dire qu’il va directement de Lushoto à Bagamoyo, apparemment, en swahili, ça veut dire qu’il s’arrête prendre toutes les personnes sur le bord de la route MAIS qu’entre deux arrêts il fonce et conduit au klaxon !! Nous sommes aux premières loges pour voir les voitures et les tuktuks en face se pousser au dernier moment car notre bus, qui semble prioritaire sur tout le monde, est en train de doubler… Gloups ! Si on veut éviter de regarder la route, on peut regarder l’écran central où défilent des clips plus douteux et vulgaires les uns que les autres. Dans notre bus, quasiment toutes les femmes sont voilées de la tête aux pieds et à la télé, les femmes sont hyper sexualisées et instrumentalisées… On se demande comment un tel paradoxe est possible. Alors, on lit ou on fait un somme pour faire passer le temps, et récupérer le sommeil manqué par le réveil hyper matinal…

 Arrivés à Bagamoyo, notre hôtel à l’air colonial est très chouette. Piscine dans la cour principale, grands lits avec moustiquaires. Ils ont même créé une association pour ramasser le plastique sur la plage.

 Mais justement… Quand nous allons découvrir la plage, nous longeons des immondices partout. Des déchets en plastiques envahissent les rues, les passages, la plage…. Quelle tristesse ! La plage de sable blanc, avec ses cocotiers et ses dizaines de petits bateaux de pêcheurs pourrait être magnifique, mais on ne fait pas un pas sans voir du plastique par terre… Nous sommes vraiment dégoutés. Nous ramassons trois bouteilles et quatre emballages que nous jetons dans des poubelles déjà pleines.

 A l’hôtel, il y a un filtre pour l’eau potable. Claire demande à remplir nos bouteilles. Elle remonte à la chambre en colère. L’eau ici coûte deux fois plus chère que si on achète une bouteille pleine dans la rue ! Comment veulent-ils promouvoir l’économie de plastique dans ces conditions ? Apparemment, ils ne comprennent même pas le problème…

Sans tous ces bouts de plastiques, Bagamoyo pourrait être vraiment chouette. Il y a de beaux bateaux de pêcheurs et un immense marché aux poissons. Nous observons aussi un arrivage de bidons d'huile provenant de Zanzibar. Les bidons jaunes sont jetés des bateaux et une quantité impressionnante de personnes les remontent jusqu'à un entrepôt.

 Aujourd’hui, nouvel accrochage avec le manager car il nous demande un prix exorbitant pour notre lessive (40 dollars !). C’est décidé, nous partirons demain, avec notre linge sale, et profiterons de notre trajet à Dar El Salaam afin de faire nos tests PCR pour changer d’hôtel et se rapprocher de l’aéroport…

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Mots-clés: Tanzanie

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