Safari, envers du décor
Après ces deux jours à Arusha, c’est le départ pour le safari. Jamais je n’aurais imaginé faire un safari, surtout dans ce voyage. Ça nous paraît tellement fou ! Nous cassons un peu notre tirelire car c’est un sacré budget. La fin de notre cagnotte nous y aide, alors encore un grand merci à tous ceux qui ont participé !!
Nous retrouvons Lazaro au pied de notre hôtel. Il arrive dans son gros 4x4 beige spécial safari (il semble qu’il n’y ait qu’un modèle, tout le monde a le même) : 6 places à l’arrière, sur 3 rangées, avec toit ouvrant pour passer la tête au dehors… Nous rencontrons aussi un couple de Français avec qui nous allons passer les quatre prochains jours, Abdel et Caro. Abdel est la joie incarnée et apportera du pétillement a toute cette aventure et je crois que Caro a un lien très particulier avec les éléphants, car elle les attirait, pour notre plus grand bonheur. Encore une belle rencontre, donc, qui s’ajoute à toutes les belles rencontres de cette année… Quel bonheur !
Nous avions réorganisé les bagages pour n’avoir qu’un sac à dos avec nos affaires pour 4jours. Le reste de nos affaires part dans une autre voiture, on ne sait pas trop où… On devrait les retrouver dans quelques jours, hakuna matata ! Et c’est parti pour le parc de Tarangire !
Je ne vais pas parler ici de tous les animaux qu’on a croisé, Gabriel a envie de vous le partager, mais plutôt de toute l’organisation que demande notre petite expédition…
Nous avons donc réservé 4 jours pour visiter les grands parcs : parc de Tarangire le premier jour, puis le grand parc du Serengeti, sur deux jours et enfin le cratère du Ngorongoro pour le dernier jour.
Lazaro sera notre chauffeur et notre guide francophone et Salleh, sera notre super cuisinier.
De loin, tout ça parait être une sacrée aventure, mais tout est extrêmement bien rodé ici et les agences proposent toutes le même genre de voyage (ah oui, « safari »,ça veut dire « voyage » en swahili).
Jour1, parc de Tanrangire
Donc, après deux grosses heures de voiture, nous arrivons à l’entrée du parc Tarangire. En traversant la campagne, nous avons vu de nombreux troupeaux de vaches gardés par des enfants (toute la richesse des Massaïs), avançant dans un sens ou dans l’autre, le long de la route. Nous apercevons aussi des villages traditionnels, à peine visibles derrière des remparts de buissons épineux. A l’entrée du parc, deux gros baobabs, une termitière de 2m de haut et un squelette d’éléphant finissent de nous mettre dans l’ambiance. Une quinzaine de 4x4 sont garés, attendant leur permis pour entrer dans le parc. Je laisse la description de la suite aux enfants…
En fin de journée, il faut sortir de ce magnifique parc et continuer notre route vers le nord. Nous nous arrêtons à un premier campement, près du lac Manyara, qui a des tentes permanentes avec des vrais lits. Grand confort, donc ! C’est ici que nous rencontrons Salehe. Il nous explique d’emblée que c’est très important pour lui que l’on soit satisfait, et que, si c’est le cas, il faudra le dire à son boss. Il nous le répètera plusieurs fois durant les quatre jours. Il y a une grosse concurrence dans les chefs cuistos de safari, et peu de safaris en ce moment. Salehe nous avoue qu’il ne fait qu’un safari par mois, bien trop peu pour vivre, donc, alors qu’il vient d’avoir une petite fille il y a deux mois.
Le soir, nous avons le droit à un petit spectacle de chants tanzaniens (dont le fameux « Jambo, jambo bwana ») et acrobaties. Ils sont une bonne dizaine entre acrobates, chanteuses et musiciens et on ne comprend pas comment ils s’en sortent avec les petits pourboires que nous sommes en capacité de leur donner…
Jour 2, parc de Serengeti
Le lendemain, départ à 6h30. Nous longeons le cratère Ngorongoro, que nous apercevons sous la brume et nous continuons à rouler toute la matinée. A la porte du parc Serengeti nous faisons une pause et une petite troupe de femmes et d’enfants Massaïs proposent des bracelets. Claire veut en essayer, se retrouve avec vingt bracelets autour des poignets, rigole allègrement avec toute cette bande et en achète un à la belle Maria. Il faut qu’on reparte vite avant que je ne succombe la beauté de cette femme massaï (ici la polygamie est autorisée !). Fait mi amusant, mi gênant, au moment ou un 4x4 local arrive, toute la troupe court et disparaît dans les herbes… Elles se cachent des rangers, les gardiens du parc, car officiellement elles n’ont pas le droit d’être là. Elles reviennent rapidement, hilares, une fois la voiture partie.
A midi, nous nous arrêtons, comme tout le monde, au point de contrôle du parc. Salehe nous a préparé tout un super panier repas, servi sur nappe Massaï, rouge à carreaux noirs.
Tout l’après-midi, c’est la merveilleuse chasse aux animaux, debout en chaussettes sur nos sièges, avec la tête hors du 4x4.
Nous sommes une des dernières voitures à arriver à notre campement du soir, accueillis par un grand oiseau, le marabout. Salehe file en cuisine pendant que nous installons le campement. Il y a des aides de camp que nous aidons pour monter les tentes. Claire et Caro installent la table et les chaises dans le grand bâtiment à côté des cuisines. Cette grande salle et la cuisine sont grillagées car la nourriture peut attirer les animaux la nuit, et il n’est pas rare de croiser, éléphants, zèbres ou buffles au milieu des tentes…
Côté cuisine, il y a de grandes paillasses ou tous les cuisiniers préparent leurs repas. Il y avait environ vingt voitures, donc vingt cuisiniers pour chaque groupe de touristes ! On se croirait dans Top chef !
Jour 3, parc de Sarengeti
Le lendemain départ à 6h10 après un petit café, pour voir le lever du soleil dans la savane. Le Roi Lion recommence ! Nous nous baladons/émerveillons toute la matinée avant de retourner au camp. Salehe nous fait encore des merveilles pour le midi. Tout l’aprem, nous continuons à chercher des animaux, en revenant tranquillement vers la sortie du parc.
Enfin, je dis « tranquillement » mais sur la route nous avons eu une petite aventure. Gabriel dort paisiblement à l’arrière. Soudain, on entend un impacte et sa fenêtre se brise en plein de petits morceaux. Lazaro s’arrête, descend. Des enfants sur le bord de la route nous regardent et lui disent quelque chose. C’est un autre gamin qui a lancé un caillou sur la voiture. Salehe et les autres enfants vont chercher le petit et le ramènent en le tenant par les mains et les pieds. Lazaro le sermonne sérieusement et lui dit qu’il va l’emmener au poste de police. Le gamin, paniqué, répète une phrase que nous ne comprenons pas. Malheureusement pour lui, une voiture de rangers arrive à ce moment. Ils allongent le petit par terre, comme un vrai délinquant. Le ranger s’excuse platement auprès de nous et trouve un bâton. Il va donner une correction au gamin ! Abdel est le premier à se rendre compte que la situation dégénère. Il arrête le ranger et nous prenons sa suite. Il n’est pas question de frapper ce petit ! S’il faut payer la vitre, nous la paierons ! Finalement, les rangers repartent, nous calmons le petit à moitié traumatisé, ramassons tout le verre, faisons un peu la leçon aux autres gamins massaïs spectateurs de la scène et lazaro appelle son boss pour lui faire part de l’incident. L’affaire en restera là. Sauf pour Lazaro qui sera reparti pour quelques heures après nous avoir posés au camp afin de mettre un plastique sur la vitre cassée, toute une gageure au milieu de la savane. Le pauvre fête son anniversaire aujourd’hui, il y a mieux comme soirée de fête…
En fin de journée, c’est le même scenario que la veille. Salehe en cuisine, installation de la table en intérieur et des tentes en extérieur. Abdel rêvait d’un feu qu’il nous prépare pendant que nous discutons avec d’autres touristes et que Gabriel joue au Uno avec les Français d’une autre voiture. A la fin du repas, encore au top, nous entamons des chants en l’honneur de notre super cuisto. Toutes les tables reprennent en chœur avec nous, et Salehe, visiblement ému, filme la scène. On le surprendra plusieurs fois en train de re-regarder la vidéo !
Il faut dire qu’avec sa petite bonbonne de gaz et son peu de matériel il nous fait des merveilles : plats en sauce, pizza végétarienne, frites, popcorns caramélisés au goûter et même des crêpes tous les matin, même à 5h30 !
Jour 4, parc du Ngorongoro
Notre quatrième jour démarre de nouveau à 6h du matin, après une nuit bien froide que nous aurons combattue, serrés tous les quatre dans notre tente. Dans la nuit nous avons vu un troupeau de zèbres passer entre les tentes. Mais nous aurons suffisamment bien dormi pour ne pas entendre le rugissement des lions ou les ricanements des hyènes. Nous partons avant le lever du jour pour descendre dans la caldeira du Ngorongoro. C’est un immense cratère de 11km de diamètre. Nouveaux émerveillements jusqu’à 13h…
Pour parler des moments safaris, nous roulons sur des chemins dans la savane, les yeux grands ouverts, le plus souvent la tête sortie au-dessus du 4x4. De temps en temps Lazaro s’arrête, prend ses jumelles et scrute l’horizon. Parfois, son téléphone sonne ou la cibi grésille. Les guides sont tous connectés et si l’un d’entre eux repère quelque animal particulier, comme une maman léopard et ses bébés, il en fait bénéficier les copains. Ça peut être gênant d’avoir dix voitures autour d’un guépard, mais généralement, grâce au peu de touristes du moment, nous croisons peu de monde…
Aujourd’hui, personne n’aura croisé la star du coin, le rhinocéros noir, ils ne sont plus qu’une vingtaine dans ce parc… Faustine est un peu déçue car c’est le seul des Big Five qu’on n’aura pas croisé, mais elle y croit jusqu’au bout…
Sur le chemin de sortie du cratère, même la voiture n’a pas envie de partir… Le 4x4 cale au milieu de la montée. Si le moteur démarre, impossible d’avancer. Lazaro pense que c’est un problème d’injecteur. Un autre 4x4 s’arrête à notre niveau. Il n’y a qu’un couple de Français à l’intérieur, alors il nous propose de nous ramener au camp en attendant que Lazaro trouve une solution. Abdel reste avec lui et nous remontons tous les cinq, avec Caro. Nous passons l’après-midi au camp, à discuter, jouer au Uno avec Salehe, faire la sieste au soleil. Abdel finit par nous rejoindre. Finalement, vers 17h, Lazaro appelle Salehe pour lui annoncer qu’un mécanicien a pu le rejoindre pour réparer le moteur. Le temps d’arriver au campement, de manger un morceau et charger la voiture et nous voilà sur la route de retour pour Arusha… La nature nous offre un dernier cadeau avec 3 éléphants et une girafe à la sortie du camp pour nous dire au revoir, et un bébé buffle un peu plus loin. Sur la route du retour nous sommes tous les six bien rêveurs…
Nous revenons de nuit, passons à l’agence récupérer nos sacs, et Lazaro nous emmène à notre hôtel. Après une dernière route coupée, nous arrivons à notre guesthouse, embrassons Lazaro. Juste après qu’il soit reparti notre hôte nous dit qu’il repart demain en safari pour trois jours… Après les grosses journées qu’il vient de se faire, ça nous semble complètement dingue. C’est au moins le troisième safari qu’il enchaîne ! Et bien qu’il semble travailler beaucoup, il dira à Abdel et Caro que c’est très important pour lui qu’on le recommande auprès de son boss…
Le lendemain, c’est repos pour nous. Nous faisons juste une balade autour de la guesthouse , préparons la suite de notre itinéraire et regardons, un peu nostalgiques le célèbre film de Disney de Simba ("lion" en Swahili) et ses copains ("rafiki" en français)...