Quito
9 au 11mai
Nous arrivons un dimanche soir à Quito. Notre hôtel nous a réservé un taxi qui vient nous chercher à l’aéroport. Sur la route, nous faisons un crochet pour aller récupérer le collier de jade que Faustine avait oublié dans notre hôtel a l’aller.
Cette fois, nous logeons dans le centre ancien. Il faut une bonne heure de voiture pour y arriver. Quito est une ville toute en longueur, étalée sur 80km de long pour seulement 7 de large. Quand nous avions pris nos billets, on pensait passer quatre jours là bas, pour avoir un peu de temps et surtout aller visiter Otavalo et son marché. Mais comme entre temps un confinement a été déclaré du jeudi soir au lundi matin, nous avions prolongé notre séjour aux Galapagos, pour en profiter un peu plus et pour s’éviter un week-end confinés à l’hôtel. Il ne nous reste donc que deux jours pour découvrir Quito et terminer pour cette fois notre voyage en Amérique latine.
Le lundi matin, nous avons rendez-vous avec Fabricio. C’est un ami d’une copine équatorienne qui vit près de chez nous. Il y a un an, avec elle, nous avions organisé tout un tour de l’Equateur, pour aller visiter des familles qui essaient d’organiser du tourisme équitable. Malheureusement, ce projet a été chamboulé avec le reste par la pandémie. Mais Fabricio a un peu de temps pour nous faire visiter la ville et ses alentours. Le matin, visite à pied dans le centre-ville. Et puis nous retrouvons un de ses amis qui a un grand vehicule, qui nous emmène à Mitad del Mundo.
C’est au Nord de Quito que passe la ligne de l’équateur. Pour la petite histoire, il y a environ 200 ans, une délégation scientifique française a été dépêchée pour calculer, par triangulations complexes, le passage exact de l’équateur ( pourquoi précisément là ? Car c’est l’endroit le plus en altitude et donc le plus proche du soleil ). C’est sur ce point qu’à été édifié le monument en hommage à cette expédition. Depuis la technologie a fortement progressé (quoi que… nous verrons plus bas ce qu’il en ait) et l’armée américaine a utilisé un GPS ultra perfectionné pour trouver la ligne exacte de passage de l’équateur, à 200m de la ligne trouvée par l’expedition francaise de l’epoque. Un petit musée expérimental , au Nord donc du monument officiel, nous permet de voir le passage exact de l’équateur, avec force démonstrations pseudo-scientifiques, et une présentation succincte des peuples premiers qui habitaient ici.
Nous pouvons expérimenter en direct grâce à un évier mobile que d’un côté ou de l’autre de l’équateur l’eau ne tourne pas dans le même sens en s’écoulant d’un évier. L’évier placé au centre, l’eau s’écoule sans aucun vortex, et de part et d’autre de la ligne le vortex tourne dans un sens inverse !!! C’est drôle de tester cela in situ !! (J’ai lu sur le net que l’eau n’est pas soumise aux forces de Coriolis, alors je ne sais pas trop quoi en penser…)
Il paraît qu’il y a moins de pesanteur ici et que, du coup, on peut faire tenir un œuf en équilibre sur un clou… Nous voyons aussi des cadrans solaires double face, éclairés 6 mois au nord et six mois au sud. Avec ces cadrans, le 21 juin, il n’y a pas d’heure car le soleil donne pile poil au-dessus et comme dans toute la région, il n’y a quasiment pas d’ombre ce jour-là… Nous finissons la visite par un immense anaconda empaillé et une tête réduite par le peuple Achuar, au Sud Est de l’équateur, plus connu sous le nom des Jivaros !
Pause ravitaillement dans un petit resto traditionnel, c’est l’occasion unique de tester le plat le plus typique d’Equateur… Le cuy (cochon d’inde) ! Faustine refuse d’abord de s’asseoir à la même table que moi, mais la serveuse nous assure qu’elle ne mettra pas la tête… Bon au résultat, ce n’est vraiment pas terrible et les petites pattes grillées ne sont pas très engageantes...
Nous continuons notre visite par un site pré-inca. Il y a dans le coin quatre sites sacrés, occupés depuis plus de 2500ans qui se trouvent…. Sur la ligne de l’équateur ! Voilà, il y a 2500ans on savait déjà où était l’équateur, ce qui veut dire qu’on avait déjà complètement conscience de la rotondité de la terre, qu’on savait calculer son milieu par rapport à son axe et on a même retrouvé des dessins ovales avec un point quasi-central évoquant parfaitement le tracé de la Terre autour du soleil… Bref, le site de Rumicucho et son gardien pourraient être passionnants, (il nous parle de feu nouveau, allumé grâce aux rayons du soleil le jour du solstice et qui sera gardé dans les foyers toute l’année, une ancienne tradition qu’ils perpétuent ici) mais il ne parle pas très clairement et les enfants sont fatigués… il est temps de rentrer.
Des grèves paralysent les bus de la capitale, donc il y a beaucoup plus de voitures sur la route. Nous ne rentrons à l’hôtel qu’à la nuit tombée. Nous laissons les enfants à l’hôtel et ressortons faire trois courses avec Claire. L’ambiance nocturne de Quito n’est pas très détendue. Des policiers super-armés surveillent l’entrée des supermarchés, la boulangère ferme sa porte à clé derrière nous le temps de nous servir…. On ne traîne pas dehors et on va vite se reposer…
Pour notre dernier jour à Quito, nous allons faire un tour dans les marchés artisanaux. Une fenêtre sur les Andes s’offre a nous et Claire regrette de ne pas avoir pu découvrir cette culture, musique et paysage qui lui faisaient tant envie... Il faudra revenir. L'artisanat est superbe avec des laines douces en alpaga, Faustine se trouve un joli pull et Gab convoite les flûte... Les commerçants ont les cheveux noirs longs et lisses, encore un autre peuple a rencontrer, une prochaine fois. Pendant que les filles continuent le marché, Gabriel et moi essayons tout un tas d’instruments, de flûtes, d’ocarinas, de kenas… Le luthier est un passionné et semble heureux de partager la musique ce qui nous réjouit aussi, bien sûr ! C’est notre dernier jour en Amérique latine et nous prevoyons de faire un colis depuis Madrid, nous nous faisons donc plaisir.
Nous passons l’après-midi dans un quartier un peu plus chic. On nous a parlé d’une boulangerie française, chez Cyril… Et chez Cyril il y a … des kouign amann ! Il y a aussi des tours Eiffel géantes en chocolat, mais ce qu’on est venu chercher ce sont ces petits kouign amann individuels qui sont un véritable délice ! ( devant la patisserie, un gardien en gilet pare-balles propose le gel hydroalcoolique aux clients... quelle chance de ne pas avoir besoin de porter de gilet par balles devant nos boulangeries...)
Après ce dernier petit plaisir tout à fait local, nous retournons à l’hôtel préparer nos sacs pour le grand vol de retour en Europe… Ambiance mitigée pour ce voyage qui a déjà un goût de retour. Pour tout avouer, on n’a pas trop envie de rentrer…
Mots-clés: Equateur
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