San Cristobál

le royaume des otaries

Pol
27 mai 2021

4 au 9 mai

J’écris cet article, pendant l’heure de la sieste, dans le Péloponnèse… On se dit qu’on ne prend pas beaucoup le temps d’écrire, mais je me demande surtout si ce n’est pas qu’on veut garder encore au chaud le souvenir de ces îles… Allez, je me replonge dans les photos pour vous raconter la troisième partie de notre périple aux Galápagos…

Nous arrivons donc sur l’île orientale de l’archipel, San Cristobál. A la descente du bateau, un homme nous attend avec sa voiture.
- Vous êtes les propriétaire de la maison ?
- Non, juste l’employé de ma femme !
Le ton est donné, l’accueil est charmant et familial. Nous retrouvons les Gnocs qui ont loué une maison dans les hauteurs de Puerto Baquerizo Moreno (il n’y a qu’une ville sur l’île, ils auraient pu lui donner un nom simple…) Il y a trois chambre qui donnent sur une cour et une piscine. Dans la nôtre, il y a la table et les couverts, dans celle de Ludo et Céline (les Gnocs, donc) il y a la cuisine. La troisième chambre est prise par les garçons Gnocs. A peine arrivés, les enfants enfilent leur maillot de bain et sautent dans la piscine. Les enfants s’éclatent dans l’eau et les grands papotent jusqu’au déjeuner.

 Après un almuerzo mémorable pour les pattes de poulets entières dans le bouillon, nous allons à la plage de la Loberia. « Loberia », ça veut dire que c’est un coin à otarie. Il n’y en a que quelques-unes faisant la sieste à l’ombre de la cabine du garde. Sous l’eau, nous retrouvons nombre de poissons et surtout de tortues de mer… Je ne me lasse pas de nager avec ces grosses bêtes impassibles… Deux petites tortues carey sont plus craintives. Elles n’ont pas encore l’expérience de ces grosses tortues vertes qui doivent voir des touristes à longueur de journées  depuis des années…

Pour nourrir deux familles, il faut une grande tablée. C’est donc la table de ping-pong qui sert de table à manger. Pour préparer, on passe d’une chambre à l’autre, la découpe dans la nôtre, puisque nous avons la table, et la cuisson chez les Gnocs, qui ont la plaque de cuisson... C’est assez amusant et ça se fait surtout très naturellement, dans un partage simple et agréable...

Le jour suivant, Ludo et Céline ont réservé une journée plongée avec leur fils, Hugo ! Et comme la plongée, ça se partage, je les accompagne ! Nous allons à Léon Dormido, un ensemble de gros rochers isolés sur la mer qui ressemble, comme son nom l’indique, à un lion allongé (et donc endormi). Nous plongeons avec un autre couple de Français, expatriés à Quito. Ils ont un bébé de 6mois qui vient aussi avec nous sur le bateau. Même pas peur !

Le club est hyper pro. Avant d’aller sur le site, nous nous arrêtons dans une petite baie pour tester notre lestage et nos capacités. Nous nous prêtons aux exercices de vidage de masque et de lâcher/reprise d’embout de bonne grâce, à 5m de fond comme pour un baptême. Ensuite nous allons sur site. Nous longeons un grand tombant. C’est un festival de Vie. Les tortues, les otaries, les requins à pointe noir, requins des Galápagos, et les stars, les requins marteaux, en grande quantité… On ne sait pas où regarder, il y a du spectacle dans toutes les directions !! Nous finissons dans un banc immense de poissons, un genre de mulets, qui absorbe complètement la lumière. Un vrai mur mouvant… 45mn de pur plaisir...Après un snack sur le bateau, nous repartons pour une deuxième plongée, au même endroit, avec le même spectacle… Quel régal ! Hugo, du haut de ses treize ans n’a que quelques plongées derrière lui et se fait déjà des plongées de fou… Quelle chance !

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Après ces deux plongées magnifiques, nous faisons halte sur une petite plage déserte. En se baladant, on trouve un immense "dollar des sables", cette espèce d’oursin plat qu’on avait croisé au Costa Rica. J’espérais le ramener en souvenir, malheureusement, il n’a pas aimé la traversée de l’Atlantique et ses miettes sont restées à Madrid…

Claire était ok pour rester à la maison avec le reste de la tribu, c’est-à-dire Louis, qui a 12ans, Malo qui en a 7 et Faustine et Gab, qu’on ne présente pas… Quand nous rentrons, en fin d’aprem, les enfants sont calmes, ils ont même fait l’école et Claire a pu bosser. C’est nous qui plongeons mais c’est elle qui mérite les palmes !

De retour à la maison, nous allons nous balader en amoureux jusqu’à une petite plage, la plage Mann. On nous avait dit que San Cristobál était l’île des otaries. Et bien là, nous sommes servis ! Il faut les enjamber sur le ponton et elles sont nombreuses sur la plage. Nous jouons avec elles au bord de l’eau. C’est trop drôle ! De vrais petits chiens ! On se tourne autour, on s’évite au dernier moment, on aurait envie de leur faire des grattouilles quand elles sont allongées sur le sable les nageoires en l’air… Mais ça reste des animaux sauvages, on n’y touche pas ! Le temps passe vite, jusqu’au coucher du soleil. Un garde nous demande de sortir de la plage. Ici, à partir de 18h, c’est réservé uniquement pour les otaries !

Le programme du jour suivant est plus calme. Balade à la plage de Tijeteras. C’est encore l’occasion de jouer avec des otaries. Nous reprenons nos ballets en nous tournant autour, en plongeant, en se regardant droit dans les yeux, la tête à l'envers. Quand on remonte trop longtemps à la surface pour reprendre son souffle les plus joueuses viennent mordiller les palmes pour nous dire "allez vient jouer !!" Une jeune otarie va chercher un caillou, à 5m de profondeur, le remonte et le laisse tomber devant moi. Le caillou s’enfonce dans l’eau, je vais alors le chercher. Revenu à la surface, je le laisse couler de nouveau. L’otarie plonge alors ramasser le caillou et notre jeu se répète de nombreuses fois… Alors que je lève la tête vers le rivage, je vois toute la troupe me faire des grands gestes. Oups, encore une fois, je n’ai pas vu le temps passer et tout le monde m’attends !!

En revenant, nous nous posons encore sur une plage pour observer le coucher du soleil. Là aussi, nous sommes chez les otaries et une grosse femelle est installé tranquillement dans un trou dans le sable juste à côté de nous… Nous observons ensemble le coucher du soleil et nous nous pressons de rentrer pour nous mettre en cuisine… Ce soir, au menu, il y a des cigales de mer ! Ludo s’est levé tôt ce matin pour aller en acheter. Les quatre bêtes sont encore vivantes… Après une longue observation de cet étrange animal, nous essayons de les cuisiner. Le poissonnier nous a recommandé de les couper en deux, dans la longueur. On a bien un grand couteau pour ça, mais la bête est résistante et la carapace solide ! Je tiens la première à un bout pour ne pas qu’elle glisse et Ludo lui enfonce le couteau par le dessous. Après un quart d’heure, la première est découpée, mais on n’est pas près de manger… On va alors chercher le propriétaire de la maison qui doit connaître quelque technique… Et effectivement, il attrape une massette en bois dans sa cuisine et vient nous faire une démonstration. Entre la masse et le couteau, les 3 autres cigales sont vites découpées. Il nous donne même quelques conseils de cuisson, puis décide de nous les faire blanchir dans sa cuisine et les ramène, ainsi que de la moutarde. Nous n’avons plus (enfin, le chef cuisto du soir, c’est Ludo) qu’à les faire griller un peu et c’est un délice !

Nous attaquons ensuite notre jour bonus, car nous avions changé notre date de départ pour en profiter un peu plus. Samedi, nous faisons un tour avec 2 taxis à l’intérieur de l’ile. Nous allons d’abord à la lagune el Junco. C’est un cratère rempli d’eau douce. Les frégates, ces grands oiseaux fins aux longues ailes, viennent là pour se dessaler les plumes. Nous les observons un moment dans leurs acrobaties. La saison des amours démarre et les mâles commencent à arborer une gorge rouge et gonflée. Le jeu étant, bien entendu d’être celui qui aura la gorge la plus rouge et visible !

Ensuite, nous allons voir de nouveaux des tortues terrestres. Il y a là un centre de soin pour les bébés. A ce propos, peu de temps avant que nous arrivions au Galápagos, un policier s’est fait arrêter à l’aéroport de Santa Cruz avec, dans une valise, 180 bébés tortues terrestres !!! Toucher et encore plus faire de trafic d’animaux est le crime absolu aux Galápagos ! Quand on nous a raconté cette histoire, on ne savait pas encore de quelle race étaient ces tortues et donc d’où elles venaient… Vu le nombre, il y a forcément des complices dans un des centres de soin et c’est un peu l’angoisse en attendant que les résultats ADN tombent pour désigner le centre coupable...

Bref, nous, on les trouve bien mignonnes ces bébés tortues, mais moins impressionnantes que les grosses adultes. Qui peut vouloir acheter un bébé tortue des Galápagos en ayant peu de chance de la voir à sa taille adulte ? Vu leur croissance, elles ont à peine le temps d’être adultes que nous devenons vieux !

Un peu plus tard, nous restons de longues minutes à observer un vieux mâle à long cou… Ce sera la dernière tortue géante que nous verrons dans ce voyage.
Nous finissons enfin la journée sur une plage déserte. Les enfants construisent un grand château pour les Bernard l’Hermite qu’ils ramassent en nombre…

Dans le taxi, le chauffeur est insatiable de questions sur notre pays, autant sur l’âge de Brigitte Macron que sur la principale source de revenus de la France, ou la hauteur de la tour Eiffel… un vrai quizz de culture générale ! Le pire, c’est qu’il roule à 2km/h, la route est interminable. Dans un virage, le moteur tousse. Je lui demande s’il y a un problème. « Non, non, répond-t ’il, c’est juste que je n’aime pas la vitesse… » Oui, mais là, il y a des limites quand même, surtout pour un taxi…

Pour notre dernier jour au paradis, la journée se passe calmement. Faustine, Hugo et Louis s’attèlent à finir la création d’un jeu de carte qu’ils inventent au fur et à mesure. Depuis, Faustine redessine les 150 cartes qu’ils ont créées sur l’iPad pour en faire une version numérique à distribuer et imprimer !

Dans l’après-midi nous retournons faire nos adieux aux otaries et jouer une dernière fois avec elles à la plage Mann… Un dernier coucher de soleil magnifique, une dernière soirée avec les copains Gnocs, ainsi que Pierre et Ambre, les expats avec qui nous avons été plonger.

Arrive le jour du départ. Notre hôte nous a conseillé d’aller tôt à l’aéroport pour enregistrer nos bagages. Avant que nous y allions, elle arrive avec deux jolies petites boîtes. Aujourd’hui 9 mai, c’est, ici, la fête des Mères ! Elle offre quelques petites douceurs à Céline et à Claire pour l’occasion ! Trop trop gentil !!

Après avoir enregistré les bagages et récupéré nos cartes d’embarquement, nous retournons à la maison, passer encore un peu de temps avec les copains. C’est bien le seul aéroport où on peut faire ça ! Mais voilà, ici les choses sont simples, tranquilles… et nous en profitons jusqu’au bout !

Un peu plus tard, dans la salle d’embarquement, nous guettons l’arrivée de l’avion. Il atterrit, on s’affaire autour de lui, les premiers passagers arrivant aux Galápagos (les chanceux) descendent. Nous voyons alors une autre famille de copains, les 5 couleurs primaires, que nous avions croisés à Medellín. Ils devaient arriver hier, nous devions passer la journée et la soirée tous ensemble, mais suite à un problème d’avion, leur arrivée a été retardée de 24h… Nous ne nous voyons que par la porte fenêtre de la salle d’embarquement, le temps d’un selfie et de bisous envoyés de la main. La distance sanitaire a été respectée ! C’est leur tour de devenir, pour quelques jours, colocataires des Gnocs et ils filent les rejoindre pendant que nous montons dans l’avion. Sous notre place, nous trouvons un petit mot de leur main. Ça fait sourire, mais ça n’enlève pas la petite boule coincée dans la gorge…

Pour la première fois du voyage, j’ai eu du mal à faire mon sac et à me projeter dans la suite du voyage… Heureusement, depuis, la Grèce nous a remis du baume à nos cœurs de voyageurs, mais ça fera l’objet d’un prochain article !

Pour finir, je voudrais vous partager une réflexion suite à cette étape du bout du monde... Il m'est venu l'idée d'une théorie selon laquelle, Dieu, quand il a chassé l'Homme du paradis a voulu cacher ce paradis. Alors plutôt que de le laisser en un seul grand territoire facilement identifiable, surtout aujourd'hui à l'heure des gps, il a disséminé le paradis en plein de petits morceaux tout autour du globe... C'est pourquoi, de temps en temps, on soupire en disant "ahhh, c'est un petit coin de paradis ici !" et c'est littéralement vrai, c'en est un... Nous en avons parcouru des bouts, ici, en Inde comme en France et c'est toujours un déchirement de quitter ces endroits !

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Mots-clés: animaux, Galapagos, Equateur

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