Huma
L’été dernier, en 2019, j’ai fait un rêve. Au réveil, le souvenir est vague, mais je me souviens qu’il était question de bleuets. Les bleuets de Cobonne. Peu d’autres éléments me restent de ce rêve, juste cette expression, comme un titre de roman, une clé pour plus tard, « les bleuets de Cobonne ». Quelques jours après ce rêve, j’ai eu l’occasion d’aller me promener autour de ce petit village, juste au-dessus de la vallée de la Drôme.
Une année est passée, ce songe est retourné dans les méandres de mon esprit. Un nouvel été arrive enfin après les préoccupations de la préparation de notre voyage et les perturbations de la Covid.
Un matin de nos vacances, alors pour quelques jours dans une ferme à Cobonne, nous nous retrouvons à la table de petit déjeuner avec une femme médecine, qui a suivi la voie des Heyoka, ces clown-shamans amérindiens qui font tout à l’envers. Nous l’avons rencontrée la veille dans la pénombre du soir et avons parlé de notre grand projet qui arrivait. Le matin, nous échangeons sur tout et rien, nous trouvons des points qui nous rapprochent, nos « transports en commun », comme dit mon ami Juan. Soudain, cette femme aux longs cheveux roux nous regarde intensément de ses grands yeux verts.
- J’ai rêvé de votre voyage, dit-elle. Vous m’avez impressionnée, vous portez ce voyage en vous et ce projet est juste. Souvenez-vous seulement qu’il faudra toujours sentir l’énergie du moment et accorder les vibrations de votre voyage avec les vibrations du Monde. Ainsi vous passerez entre les gouttes.
Le reste de la discussion nous appartient. Ecoutant ses mots et ses conseils, mes yeux se baissent sur la tasse de son thé. La tasse n’est pas très belle mais elle porte un dessin qui m’accroche et me ramène au monde des rêves. Sur sa tasse son peints des bleuets…. Les bleuets de Cobonne. Je sais que cette discussion sera importante pour notre aventure, un rêve me l’a dit…