San Cristobal de las Casas

Dans les récits des voyageurs revenants du Mexique que nous avons rencontrés, San Cristobal revenait très régulièrement. Il paraît que c’est encore plus beau qu’Antigua ! Je demande à voir ! Le hic c’est que la route entre Palenque et San Cristobal a mauvaise réputation, longue, avec de nombreux virages et surtout traversant une zone de rebelles zapatistes, pas toujours sympas avec les touristes. Des israéliens rencontrés au Guatemala m’avaient venté la solution de faire le trajet avec des tours organisés qui font halte au passage sur deux sites superbes, la cascade de Misol-ha et Agua Azul. Du coup on opte rapidement pour cette solution.  Je me demande juste pourquoi nous partons seulement à midi, ce qui nous fait arriver à 10h du soir, sur cette route réputée dangereuse… 

Misol-ha est une très haute cascade, derrière laquelle on peut passer, c’est très beau ! Un peu plus loin on peut même s’enfoncer dans le rocher et découvrir une cascade au fond d’une grotte… J’imagine ce site naturel avant les infrastructures… ce devait être fantastique…

Pour Agua Azul, c’est encore une belle découverte… Le bus a tout d’abord longé sur des kilomètres cette rivière turquoise. Arrivés sur le site, au premier abord, on est étonné par tous les étals de souvenirs, mais en fait le lieu a un charme fou. Les cascades longent le petit village, et le lieu est très vivant. Tout en haut il y a une zone de baignade ou les enfants du village s’amusent à sauter dans l’eau en s’accrochant à un trapèze accroché à un arbre, au-dessus de l’eau. Faustine et Gab ont joué avec eux un long moment c’était vraiment agréable ! Nous serions bien restés une nuit sur place.

A 17h, rendez-vous au minibus pour poursuivre la route. Il nous ramène sur l’axe principal où nous embarquons dans un autre minibus pour rejoindre San Cristobal.  Nous ne sommes pas tous seuls, en tout 4 minibus sont ainsi affrétés avec des touristes. Et c’est en convoi exceptionnel avec warnings et escortés par deux véhicules de police que nous allons poursuivre la route… gloups. En discutant avec un chauffeur à une pause, ce n’est pas qu’une mauvaise réputation, la route peut être dangereuse…

Mais tout se passe bien ! Nous arrivons épuisés à San Cristobal dans une maison où, enfin, nous avons une cuisine. Les enfants ont chacun leur chambre avec, en plus, des lits immenses et confortables ! La ville est à 2000m d’altitude, et il y fait très frais, voir froid. On ressort les pantalons et les doudounes. Les enfants se font même offrir des bonnets en laine (no comment…). Nous retrouvons avec joie le charme des villes coloniales avec des maisons basses et colorées, et les gens en tenues traditionnelles, que nous avions perdues depuis Antigua. Ici les femmes portent de très épaisses jupes en poils de mouton noirs, serrés à la taille par une large ceinture, et portent un très chic chemisier plissé et brodé. Plus les jupes sont épaisses plus elles sont chères et on peut voir des femmes modernes avec leur smartphone et les cheveux colorés en jupe moumoute.

 Ici, il y a de magnifiques marchés. Pour l’alimentaire tout est présenté sous forme de petites pyramides, de fraises, d’oranges, de patates, de tomates, de courgettes… chaque pyramide coute 10 pesos, c’est pratique et vraiment esthétique !

L’artisanat est très gai et coloré. Beaucoup de bijoux en ambre et d’objets à base de laine colorée. Des peluches brodées, des vêtements, des accessoires de déco, des pompons… c’est naïf et luxuriant, je me régale !

Nous trouvons ici aussi de délicieuses boulangeries avec des croissants et des pains au chocolat ! San Cristobal est plus grande et plus fourmillante qu’Antigua, il y a des musiciens de rue, des rues piétonnes… Antigua, plus petite, plus intime, plus familière restera ma favorite…

Le hasard des rencontres nous a permis de vivre en famille l’expérience du temascal dans les montagnes proches de la ville. C’est une hutte de sudation, comme celles que Pol fait chaque trimestre avec ses amis. Une expérience intense vécue avec énergie et gaité avec des chants incroyable dans l’obscurité et la chaleur des pierres.

Nous avons voulu prolonger notre séjour, mais notre logement n’était plus disponible… On a dû déménager dans un autre appartement. Coup de stress quand, peu avant de partir, Gabriel tombe de son lit et s’écrase sur la vitre de sa chambre. Le verre explose, il hurle et saigne de partout ! des coupures au jambes, aux mains… C’est pas joli joli… Bon, on respire, c’est profond mais avec des strips çà va le faire. On nettoie, on soigne, on pansemente et finalement la panique s’apaise et le calme revient. Reste à prévenir le propriétaire pour qu’il puisse commander les réparations avant les nouveaux locataires (on parle de la maison, pas de Gab…). Tout se termine bien, on paie le vitrier et l’affaire est close.

Dans la région des Chiapas où nous sommes il y a des quantités de cascades époustouflantes a découvrir mais nous allons faire l’impasse et retrouver la chaleur et le bord de mer d’ici peu en remontant plus au nord dans la région de Oaxaca afin d’y fêter les anniversaires des deux gars de l’équipage.