Rencontres

double rencontre , tabarnak !

On peut en faire des voyages dans un voyage... Il suffit d'un accent, d'un compagnon de voyage qui nous raconte son histoire et l'atmosphère se transforme...

 C'est le charme des guest-houses, aussi. On se retrouve ensemble après des années de route. Tout le monde est là à 5h du soir et on s'assoit à table à discuter avec un Québécois, une Israélienne, une Américaine, des Suisses et une Kazakhstanaise... Chacun raconte son voyage et ses plus belles aventures.

 Yannick nous salue, donc, de son joli accent qu'ont nos cousins du Québec. Il est parti pour plusieurs mois de voyage sur son bicycle. Voyageur invétéré, il ne compte plus les milliers de kilomètres parcourus en pédalant. Il rentre au pays de temps en temps pour bosser comme paysagiste. En ce moment, les paysages sont blancs, donc ils n'y a pas de travail pour les paysagistes...

Pour démarrer son voyage au Costa Rica, il est tombé de vélo. L'accident bête. Du coup il attend quelques jours, obligé de se poser le temps qu'une vilaine blessure à la main cicatrise. Mais c'est ben correct, il a son tee trea, sa consoude pis sa calendule, il guérira vite !
Je l'envie d'avoir ainsi le temps... Le temps de vivre, d'être libre... Même s'il est seul...

 Il nous parle de sa copine Sophie qui vient d'ouvrir un "café" ici et qu'il est venu visiter. Nous nous retrouvons d'ailleurs tous sur le chemin de la plage.

 - Alors comme ça , t'as ouvert un bar ?
- Quel bar ? C't'un café, qu'j'ai ouvert, veux tu dire !

Oups... Un café qui n'est pas un bar. Intéressant ! Il faut qu'on aille voir ça. Le lendemain, avant de repartir nous nous arrêtons chez Sophie prendre une petite collation.

Le "café" est directement chez elle, dans sa cuisine. Il y a quelques tables dehors, des livres, des jeux. L'ambiance est chaleureuse et la conversation de la veille reprend.

Sophie et son cheum avaient envie de bouger et d'oublier un peu les hivers rudes de là haut. Ils ont tout vendu et sont partis à l'aventure fin 2019, avec leurs 2 garçons. Ils pensaient voyager en Amérique latine pour voir où ils pourraient s'installer. Ils ont loué une première maison au Costa Rica, près des vagues pour surfer, pendant un mois. La pandémie les a arrêtés là. Alors, quitte à être bloqués, autant en profiter. Elle a monté son café où on ne trouve que des bonnes choses. Tartines, smoothies, houmous ou toasts d'avocats, tout à l'air trop bon !

Rapidement, la conversation s'oriente sur l'école. Les garçons ne font pas l'école à la maison, ils font du homeschooling. L'école de la vie.
Nous, cette année, pour les enfants, nous suivons un programme. L'idée est quand même qu'ils réintègrent l'école à la rentrée prochaine. Mais quand il n'y a pas de rentrée, pas de programme, comment on fait ?

En France, on en a beaucoup entendu parler dernièrement. L'état veut interdire ces pratiques. Ces familles ne demandent qu'à être libre d'enseigner à leurs enfants comme elles le souhaitent. C'est un sacré engagement que de prendre en charge l'éducation complète d'un enfant, sans se décharger sur une institution. C'est tous les jours, presque toutes les heures.

Nous avions vu un super documentaire (clic clic) sur le homeschooling il y a quelques temps et nous avons déjà rencontré quelques adultes qui ont connu cette expérience enfants. Ce sont vraiment de belles personnes aujourd'hui ! Bien loin de ce qu'on voudrait nous faire penser...

Voilà, nous devisons de tout ça avec Sophie, dans sa cuisine-café qu'elle a ouvert pour quelques mois ou quelques années, avec un petit vent de liberté et un accent chantant qui nous transporte dans la Belle Province...

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01 janvier 2021