Dans la maison de Maximon

J'parle pas bien souvent par ici !
C'est qu'il y a beaucoup à faire pour prendre soin de mes p'tits loups ! Bon, on l'a déjà dit, alors vous l'savez que j'besogne ! Et tout le monde de leur dire "vous avez de la chance !" Ils ont surtout de la chance d'être bien accompagnés, oui !

Moi, je fais plein de rencontres dans toutes ces maisons qui deviennent leur nid pour quelques jours et dont il faut que je m'occupe un peu, pt'être qu'un jour je vous en dirai plus... Pis des fois, je vais me balader avec, surtout pour les guider quand il y a des rencontres bizarres à faire...

C'était le cas, l'autre jour, à Santiago, au bord du lac. C'est le gardien de la maison de Magdalena et Jeremiah qui m'en a causé deux mots, alors j'ai soufflé à Claire et Pol d'aller y faire un tour. Le prétexte, c'était qu'il y avait un petit marché sympa.

Mais voilà, il y a une tradition vieille comme les temples mayas par ici. Les Mayas vénèrent un esprit qu'on appelle Maximon. Il est représenté par une statue en bois, habillée, multi-cravatée et chapeautée. Les anciens l'appellent aussi Rilaj Maam, le grand père, ou d'autres, pour que ça passe mieux, l'appellent Saint Simon, comme ça ils ont pu garder quelques vieilles traditions quand les Espagnols sont arrivés, en douce... Aujourd'hui, le "folklore" l'a exporté un peu partout au Guatemala, et même jusqu'au Mexique. Mais c'est à Santiago que réside le "vrai" !

Ceux qui ont le "don" viennent lui causer, pour lui demander ses faveurs. Une guérison, la bonne fortune, ou la levée d'un mauvais sort... Les gens viennent avec des offrandes, le font boire et fumer, ils pensent qu'il aime ça. Ils apportent à manger aussi, des bougies, de l'encens... Ça en jette ! 

Bon, je vous expliquerai pas tout ce qu'on dit de Maximon, on trouve plein d'infos sur internet sur les comment et les pourquoi de cette "divinité païenne" ou de ces "rites populaires"... Le truc rigolo, c'est qu'il dort chez l'habitant ! Tous les ans, au mois de mai, il change de maison dans la p'tite ville de Santiago. Alors, il faut le chercher (ou se faire emmener par un guide, mais c'est moins drôle).
En ce moment, il est dans un quartier vraiment pauvre. Des bouts de maisons avec 4 planches et 3 parpaings, une petite impasse étroite, les odeurs de feu de bois pour la cuisine, une femme en train de broder assise par terre, et hop, on se retrouve dans une ambiance étrange pour qui n'est pas habitué.

Voilà, ça leur a fait une ptite expérience rigolote, aux Dub's. Quant à moi, j'ai rencontré un p'tit vieux bien sympathique, "bon vivant" comme disent les humains qu'il est toujours prêt à aider, et nous avons trinqué à la santé de nos protégés !