Jambiani mon amour
du 8 au 13 juillet
Le dalla dalla nous dépose à Pajé, un des villages du sud-est de l’ile. La route principale est bordée d’une multitude d’échoppes (poulet grillé, chapati, beignets, maïs grillé, poulpe…) Coté plage nous arrivons à marée haute. Ici c’est le royaume des kite surf, une 20e d’écoles se disputent la plage au milieu de nombreux restaurants. Nous offrons aux enfants un tatouage au henné, ils sont tout excités ! Puis retour par le village. Chemins de terre, vaches sur le terrain de foot, toute une vie simple et souriante que l’on traverse avec plaisir. C’est étonnant de voir la façade touristique et juste derrière le village des locaux avec des petites maisons, le toit en tôle ondulée, une fontaine centrale par pâtés de maison, et tous ces gosses dans les rues... On voit même une fabrique de mobilier en bois et tissage de corde. C’est ici le mobilier que l’on trouve partout, banquette, étagères, lits… Mais ce qui nous impressionne le plus, c’est que c’est la réplique EXACTE que ceux que nous avons vu à Santorin, dans le village d’Akrotiri qui a été enfoui sous les cendres -2000 av JC et dont on a pu voir les moulage en platre ( autre continent et 4000 ans de différence !!!)
Le lendemain et les autres jours nous découvrons à marée basse un tout autre paysage éblouissant ! Là où les kites surfs s’éclataient, ce n’est que calme et beauté. La mer s’est retirée très loin et d’autres activités sont au programme. Toutes les couleurs sont superbes sur ce fond turquoise et gris. Le temps est nuageux mais la lumière est extraordinaire. Les tenues des femmes qui s’occupent de la culture des algues me ravissent. Le temps de marcher au loin sur le sable sec, et déjà au retour nous avons de l’eau au dessus des genoux. La mer monte, les chasseurs de poulpe reviennent, les femmes rentrent leur récolte du jour, et les premiers kites ressortent. Les journées passent au fil des marées et s’en suivent de bons moment avec des enfants. Nous aidons un trio de petites filles à ramasser des coquillages dans le sable pour leur diner. La petite Aicha vient s’assoir timidement a côté de nous, Gabriel lui a tapé dans l’œil (l’effet de la chemise africaine) elle se rapproche peu à peu. Dessins dans le sable, jeu à s’enterrer les pieds, puis une fois la timidité disparue, elle joue franchement avec Gabriel lui court après et fini par le martyriser. On était mort de rire. A la nuit tombée nous quittons notre petite tigresse et elle repart dans la nuit en courant le long de la plage.
A l’hotel de Pajé nous rencontrons des jeunes des européens qui finissent leur stage de fin d’étude à Dar en Salaam. Nous rencontrons aussi un couple français qui a un petit resto ici. Ils nous ont raconté qu’ils ont loué une bouchée de pain un terrain pour 20 ans. Passé ce délai le propriétaire garde la maison qu’ils ont construite et eux se sont logés 20 ans pour pas cher. Une belle initiative pour ne pas dépouiller les zanzibaris de leurs terres.
Nous continuons notre voyage quelques kilometres plus au sud, dans le village de Jambiani. Nos amis « la tribu monsalut » avait adoré ce village et y etait restés 1 semaine…et en effet, c’est un nouvel endroit où, a peine les valises posées, un frisson de soulagement et de satisfaction parcours mon dos et je me dis que là, là, je me sens bien. Comme l’impression de toucher du doigt, un moment d’authencité. On a l’impression de vivre la vie du village. Les rues sont en sable, les petites maisons ont des toits en palme, les vaches se promènent librement, et des déchets s’accumulent dans les coins. (Même si la Tanzanie a interdit les sacs plastiques et n’en distribue plus, les bouteilles en plastique, elles, sont partout…)
Le tourisme n’a pas encore défiguré le village et même s’il y a quelques guest-house, elles restent discrètes.
La mer est généreuse et semble au centre des activités. A marée basse elle se retire très loin jusqu’au récif qui, à plus d’un kilomètre protège l’ile comme un rempart. On se retrouve alors dans un désert de sable doux, aux milles reflets de ciel. Quelques bateaux à voiles, creusés dans un arbre, attendent sur le sable. Les femmes profitent de ce moment pour entretenir leur ferme marine où elles font la culture des algues. A partir de leur récolte elle feront ensuite des savons et en retireront quelques revenus. Les pêcheurs creusent dans le sable pour trouver de longs vers rouges qui leur serviront d’appat pour la pêche du lendemain, d’autres vont fouiller dans les rocher avec de grand pics à la recherche de pieuvres pour le repas du jour… Du coup ici on ne fait rien, on flâne, on discute avec chacun, on profite de la bonne humeur ambiante. On déambule à marée basse dans cette aquarelle changeante. Le week-end ou apres l’école se sont les enfants qui investissent la plage. Pol apprend à compter en swahili, cela les fait bien rire. Nous on se régale de voir leurs jeux auxquels Faustine et Gab peuvent se joindre facilement. Une simple partie de foot, un petit bateau à voile construit a partir d’une tong, un super camion en recup, et le top du top, un incroyable circuit de bille creusé dans le sable. Pour ce circuit nous avons admiré leur dameuse, (le petit du groupe est trainé sur les fesses par un plus grand) et les billes sont des bouchons de bouteilles remplis de sable humide. Ça marche du tonnerre ! En plus toute variante est possible, le tremplin avec une tatane, l’arrivée dans un château de sable, le passage sous des ponts de bois… Voilà de quoi occuper un bon moment à rire sur la plage, car ici il ne faut pas longtemps pour se faire adopter !
Hier un pêcheur nous a proposé de nous emmener dans son bateau pour aller jusqu'à un spot de snorkeling pas très loin. L’occasion rêvée de voir une dernière fois de beaux poissons et de monter dans une pirogue ! Encore une belle expérience !
Dernières heures à Zanzibar, il est 7h30, le village est calme. Je viens de ré-étendre dehors notre lessive d’hier. L’air est humide et pourtant il faut boucler nos valises tout à l’heure, je préfèrerai ranger du linge sec… Des petites filles, jupes bleue et voile blanc prenne le chemin de l’école.
La page Zanzibar se tourne. Hier nous avons eu un joli clin d’œil. Dans l’album « dalla dalla », le petite héro Juma, adore voyager avec son papa qui est conducteur de dalla dalla, mais il rêve de conduire un dalla dalla volant quand il sera grand. Notre vol pour Arusha a été décalé d’une heure et nous avons reçu un mail de la part de la compagnie pour nous en faire part. « Le petit Juma a bien grandit, a t il réalisé son rêve », se demandait Pol dans un message qu’il a écrit à l’autrice du livre. Nous avons la réponse car le mail de la compagnie aérienne était signé : Juma !