Medellìn
Suite à notre week-end au vert, nous avons rejoint Medellìn. Nous n’étions pas forcément à l’aise d’arriver dans une très grande ville en cette période de pic de Covid... Arrivés lundi, nous avions jusqu'à jeudi pour visiter avant le prochain confinement.
Au programme :
- Voir Julien, le cousin de Pol, qui vit là-bas depuis 2 ans et qui a pu nous raconter sa vision de la ville et son vécu de confinement colombien pendant la première vague. (et goûter ses supers pains ! 😊)
- Retrouver Lila et Rodrigo, des copains de Romans, qui vivent aussi là-bas et ont monté une petite marque de savon fait maison.
- Rencontrer « les 5 Couleurs primaires », une autre famille voyageuse, qui arrive en même temps que nous sur la ville. Nous nous sommes organisés pour loger tout près afin de passer les soirées ensemble, malgré le couvre-feu de 20h. Nous avons passé de très bons moments ensemble et ils nous ont bien vendu la suite du programme...
Aux premiers abords à Medellìn, ce qui nous marque dans le quartier où nous logeons, c’est qu’il y a des gens qui ont faim.. Beaucoup de gens vivent dans la rue, mandient, sonnent même aux maisons pour demander à manger. Chaque matin, nous redistribuons nos petits déjeuner de l’hôtel, (on préfère les tartines de confitures aux galettes de mais/fromage/omelette). Les pauvres personnes à qui nous offrons ces repas on les yeux qui brillent en remerciement.
Il y ensuite la découverte du métro. C'est la fierté de la ville, ce métro aérien. Il est lumineux, propre…et gare au vandale qui voudrait y faire un tag ici tout le monde veille au grain et protège le métro !
Nous nous sommes baladés dans différents quartiers :
Celui de Poblado, baigné de verdure avec de nombreux restaurants ! C’est comme si la jungle et la ville étaient entremêlées avec cascade et végétation luxuriante.
Le Centro avec la place Botero et toutes ces sculptures. C’est un régal de flâner devant toutes ces statues rondouillardes et bienveillantes ! Gabriel nous réclame même d’aller au musée voir ses peintures ! Ça ne se refuse pas ! (Oups on est lundi avec le protocole, ce jour-là juste le 2e étage du musée est ouvert pour le 2e niveau, celui de Botero revenez jeudi… !!!). Bon, apparemment, il ne faut pas s'attarder ici en fin de journée. L'ambiance détendue de la journée contraste énormément avec la fréquentation nocturne...
On voit des artistes de rue, des acrobates, des peintres… bref de l’effervescence !
Autre quartier, la Comuna 13
Quartier emblématique de Medellìn et nouvelle vitrine culturelle. Nous faisons une visite guidée avec Ludovic, un Français qui a créé sa société de tourisme il y a quelques années ici. Une journée partagée avec la famille des 5 couleurs.
Ludovic nous fait un récapitulatif historique du quartier entre exode rural, invasion ou construction sauvage sur les flancs des montagnes de Medellin, montée de l’insécurité, violence, milice, cartel de drogue, Farc…pour terminer en véritable cauchemar. Finalement une opération militaire filmée en direct (« opération Orion » en 2003) est menée par le gouvernement pour écraser les milices et c’est dans un bain de sang que la guerre des gangs prend fin. Vient le temps de la reconstruction et de l’intégration. La mairie de Medellìn entreprend un vaste chantier de transport urbain dans les années 2000 avec un métro aérien, un métro câble (téléphérique, comme au ski) et même un grand escalator extérieur. Grâce à cela ces banlieues perchées sur les montagnes environnantes sont reliées au centre-ville, et ça donne à ses habitants de nouvelles perspectives, d’emploi, de santé, d’éducation et pour eux une nouvelle aire commence.
Un appel à la vie et à la paix pousse la nouvelle génération à s’exprimer. Graffs, danse hip-hop (petit exemple ici) ou musique sont autant d’étendards à la portée de la population. Les gens viennent de loin visiter cette transformation sociale et urbaine exemplaire. Les jeunes deviennent guides touristiques, d’autres proposent des performances de danse, et les graffs amènent esthétique, messages et témoignages pour ne pas oublier… Une marque se crée et la Comuna 13 est une fierté.
C’est dans ce contexte que nous avons déambulé toute la journée dans ce quartier incroyable. Des milliers de petites maisons de briques accrochées à la montagne, une explosion de couleurs sur les murs. Le bel escalator orange vif devient l’axe principal. (Ici, comme pour le métro, l’escalator est sacré, il est impeccable, des personnes du quartier sont chargées de veiller à son bon fonctionnement et rappellent a qui ne le saurait pas qu’il interdit de courir ou de marcher. Chacun respecte les règles de civisme pour que cet escalator qui a changé l’image de leur quartier reste flambant neuf !)
Gros coup de cœur que la découverte de la Comuna 13 et son ambiance vitalisante !
Pause déjeuner dans un resto associatif de femmes et petites glace maison avec de vrais fruits ! Miam !
Avant de revenir au centre, on a été prendre de la hauteur en allant au bout de la ligne de métro-câble. Cela nous a permis de mesurer l’ampleur de la ville où les immeubles font faces aux quartiers de briques et cabanes de bois. Les flans des montagnes continuent d’être grignotés par de nouvelles cabanes de bois qui viennent se loger dans l’espace encore vacant sous les lignes de téléphériques…
Nous profitons de notre dernière journée à Medellìn pour passer une demi-journée au parc Explora ( une sorte de Cité de Sciences ) avec de nombreuses expériences et machines interactives !!
La fin de nos 4 jours de liberté arrivent et nous devons quitter la ville pour passer le prochain confinement à la campagne.
Mots-clés: Colombie